LA GUERRE DE CENT ANS
J'abondonne Ossey à l'époque du roi Saint Louis. Aucun document ne permet d'évoquer la fin des temps capétiens, ni même les misères de la guerre de cent ans. Il serait bien étonnant que cette période sombre de notre histoire n'ait pas amené son lot de famines, rapines et autres épidémies. Seule la pauvreté de la région a pu protéger la contrée des passages trop fréquents des bandes armées et des grandes compagnies. Est-ce de cette époque que date le souterrain dit "de la Cave" dont l'exploration trop tardive, hélas! est contée en 2 parties: 1 et 2 (c'est un document manuscrit de l'époque: 1918) Pendant cette longue période, les actes féodaux restent muets sur le sort de la seigneurie locale. Celle-ci n'a pourtant disparu mais son importance, toute relative, ne lui accorde pas droit à une citation toute particulière dans l'énumération des terres dont le maître fait aveu et dénombrement. Après Rainier V et Erambor d'Epoisses, la seigneurie de Marigny a éclaté entre divers héritiers: lequel a reçu les droits sur Ossey? Peut-être Marie leur fille qui transmet elle-même ses biens à sa soeur Agnès femme de Poincet de THIL (mort en 1290). La famille de THIL dite aussi de CHATEAUVILLAIN vend la seigneurie en 1447 à Thibaut de VITRY qui en fait don à Guillaume JUVENAL des URSINS (JOUVENEL des URSINS), son petit-fils. Il est temps de reparler du four donné par Erambor d'Epoisses à l'Abbaye de Vauluisant. En 1461, l'abbé vient à Ossey dans l'intention de faire rebâtir le four banal. Il apprend sa destuction "par fortune de guerre". Aussi, les habitants lui proposent-ils de renoncer moyennant 1 bichet d'avoine par habitant(20 à 40 l selon l'endroit...). L'abbé accepte, pour 29 ans. Mais 4 ans plus tard, rien n'a encore été payé. La plupart des habitants se déclarent prêts à se libérer, mais d'autres refusent de le faire et d'autres encore prétendent ne pas y être tenus (procès-verbal du 26 janvier par Jacquin MARCHERAT, lieutenant de Jean AUBERT, bailli d'Ossey). La convention sera néanmoins renouvellée le 11 février pour 39 ans et aux mêmes conditions, les femmes veuves voyant leur contribution ramenée à 1 boisseau. Le paiement doit se faire à la St Martin d'hiner. Le contrat sera encore renouvelé le7 novembre 1604, toujours pour 39 ans.... C'est vraisemblablement à la fin des cette période que le hameau des Trois-Maisons va amorcer son développement quand Louis XI créa le corps des chevaucheurs tenant la poste pour le roi et que les auberges s'implantèrent au bord de la route royale Paris-Troyes, l'une d'elles devenant relais de poste.